Le caillou
Seul, face à l’océan, je laissais mes pensées s’envoler comme des oiseaux marins, libres de se perdre dans l’horizon. Devant moi, le Pacifique déployait ses forces, agité, bruyant, presque furieux. Il portait bien mal son nom aujourd’hui. Rien de pacifique dans ses grondements, rien d’apaisé dans ses vagues qui se brisaient contre la barrière de corail, immense et fragile à la fois. La Nouvelle-Calédonie… Ce « gros caillou » m’avait donné tant de visages, tant de paysages. Je n’oublierai jamais la baie des Citrons, où les soirs s’embrasent de lumières et de rires, ni l’Anse Vata, miroir mouvant des cerfs-volants dans le ciel. Le Cœur de Voh, vu d’en haut, m’avait un jour coupé le souffle, comme si la terre elle-même m’offrait une déclaration d’amour gravée dans son écrin de mangroves. Sur l’île des Pins, j’avais marché entre les pins colonnaires, gardiens immobiles dressés vers le ciel, tandis que l’eau translucide me rappelait qu’il existait des paradis encore préservés. Et plus loin,...