Entre les lignes
Rien n’était simple. La formation était exigeante au-delà du possible. Pour devenir Navigatrice Inter-Univers, il ne suffisait pas de connaître les théories : il fallait en éprouver les déchirures. Les univers n’étaient pas des planètes séparées par le vide. Ils étaient des réalités entières, chacune écrite selon une logique différente. Pour les franchir, il fallait le Vecteur : une technologie si avancée qu’elle défiait toute loi physique, un vaisseau capable de convertir la matière en hypothèse, et l’hypothèse en trajectoire. Le Vecteur ne volait pas. Il lisait les mondes. Et lorsqu’il trouvait une ligne faible dans la trame de la réalité, il s’y glissait , comme un mot qui change de phrase. Loriane traversait le hangar de l’Institut, la mâchoire crispée. Devant elle flottait le Vecteur, immense et pourtant impossible à saisir du regard : tantôt aile souple, tantôt prisme transparent, tantôt simple contour à peine visible, comme le souvenir d’un objet qui n’aurait jamais existé. Son ...