mon nom est Moïse



 Mes pieds glissaient sur la rocaille, et la sueur de mon front se mêlait à la poussière du désert. Le vent soufflait avec violence, comme pour me détourner, mais la Voix qui m’appelait brûlait plus fort encore que le feu de midi.

Je montais, seul, portant le poids d’un peuple et la soif d’une alliance. Le ciel se chargeait de nuées épaisses ; et les éclairs dansaient comme des serpents de feu au-dessus des cimes. La montagne tremblait sous mes pas, et pourtant je ne reculais point. Je voulais atteindre le point culminant de cette montagne, appelé, le mont 
Sinaï.

Alors que j’atteignais le sommet, un silence terrible enveloppa toute chose. Le vent s’arrêta, le monde retint son souffle. Et soudain, les cieux s’ouvrirent en un grondement profond, et la voix du Très-Haut retentit comme mille tonnerres.

Il parla, non avec les mots des hommes, mais avec la force de l’éternité. Et du cœur de l’orage, les éclairs jaillirent, traçant dans la pierre vivante les paroles sacrées.
 les tables de l’Alliance furent gravées non par la main d’homme, mais par le doigt même de Dieu. Dix paroles, éclatantes comme l’éclair, inaltérables comme le roc, destinées à guider les fils d’Israël dans le désert des jours.

Je tombai face contre terre, car la gloire du Seigneur m’enveloppait tout entier. Mon nom est Moïse, et ce jour-là, je reçus de l’Éternel ce qui allait lier la terre au ciel.


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Quarante jours et quarante nuits, je demeurai en la présence du Très-Haut. Ni pain, ni eau ne touchèrent mes lèvres, car la parole de Dieu me nourrissait. Il instruisit mon cœur et grava dans la pierre les lois de justice et de vérité. Et lorsque l’œuvre fut accomplie, Il me dit : « Descends, car ton peuple s’est corrompu. »

Alors je repris le chemin de la vallée, portant dans mes bras les deux tables de l’Alliance, écrites du doigt de Dieu. Mais dès que je fus proche du camp, les sons de la liesse montèrent à mes oreilles – ce n’était point le cri de la guerre, ni celui du deuil, mais le tumulte de la folie.

 Le peuple dansait autour d’un veau d’or qu’Aaron avait fondu de leurs bijoux. Ils offraient sacrifices à cet ouvrage de leurs mains, disant : « Voici ton dieu, ô Israël, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte. »

À cette vue, mon cœur se brisa et la colère de l’Éternel s’alluma en moi. Je levai les tables sacrées au-dessus de ma tête, et je les brisai contre les pierres du mont. Car Israël avait rompu l’Alliance avant même qu’elle ne lui fût remise.

Alors je pris le veau d’or, je le brûlai par le feu, je le réduisis en poussière et je le jetai dans l’eau que je fis boire aux enfants d’Israël. Et je me tint debout à la porte du camp, criant : « Que celui qui est pour l’Éternel vienne à moi ! »

Ce jour-là fut jour de jugement, et la joie se changea en crainte.

Mais malgré leur chute, l’Éternel, dans sa miséricorde, ne rejeta point son peuple. Je remontai encore vers Lui, et j’implorai son pardon. Et Il parla à mon cœur avec lenteur et justice, renouvelant son Alliance, car sa fidélité dépasse les infidélités des hommes.


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Voici le témoignage de Moïse, serviteur de Dieu.
L’homme qui parla face à face avec l’Éternel, sur la montagne de feu.
Et les tables furent écrites une seconde fois, pour que la loi ne périsse point avec la colère,
Mais demeure, pour toujours, comme lumière sur les chemins des hommes.




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